Udaipur a tot fait de nous faire oublier nos deboires de la nuit. Jetes sur un carrefour a 5h du matin en arrivant dans la ville, nous regardons le lever de soleil sur le lac. La ville s'organise autour d'un grand lac, malheureusement presque a sec. Au centre se dresse le Lake Palace, hotel de luxe d'un blanc immacule et se refletant dans l'eau. C'est en grande partie a lui que Udaipur doit sa reputation de cite la plus romantique du Rajasthan. Apres un petit dejeuner et une courte sieste, nous partons a la decouverte du City Palace, principal monument d'Udaipur. L'ensemble est comme d'habitude d'une grande finesse, avec beaucoup d'efforts portes sur les mosaiques et le svitraux, ce qu'on avait pas vu jusque la ...
L'apres midi, Sofia et Aude decident d'explorer la ville a pied. Pendant ce temps la, Anais, Vincent et moi partons faire une ballade sur les celebres chevaux marwari (pour apprendre que la seule difference est que leurs oreilles se tournent vers l'interieur). Nous partons accompagnes d'un couple de francais, d'un guide indien et d'une guide anglaise pendant plus de deux heures a travers les montagnes environnantes. C'est magnifique d'etre perdus au milieu de cette nature, de traverser de touts petits villages, de croiser tous ces bergers avec leur troupeau. Nous nous asseyons au bord d'un lac ou quelques hommes pechent on ne sait quoi. Apres un dernier galop, nous rentrons epuises mais riches d'un de nos plus beaux souvenirs du mois d'aout.
Le lendemain, pris d'envies de luxe, nous louons un chauffeur pour rejoindre Jodhpur, ce qui nous permet de nous arreter sur la route visiter les sites de Kumbalgarh et de Ranakpur. Tous deux perdus au milieu de la nature, la route est belle, nous traversons de nombreux villages, doublons les pelerins se rendant a pied au temple de Jaisalmer. Kumbalgarh est une gigantesque forteresse dressee au milieu d'un parc naturel. On revit vraiment a la vue de toutes ces montagnes apres le tumulte des klaxons auquel on s'etait habitues. Ranakpur est un temple jain des plus incroyables. En son sein, 1400 pilliers scultpes, tous droits sauf un, pour rappeller l'imperfection de l'homme.
La temple ne presente pas un recoin sans une sculpture, c un travail vraiment impressionnant. On se perd dans ses niveaux et ses autels, ne manquant pas de profiter de la magnifique vue qui continue de s'offrir a nous.
A Jodphur, nous sommes encore une fois conquis. La ville est quasiment entierement peinte en bleu, couleur des brahmanes a la base, puis simple repulsif a insectes. C'est beau de constater une unite au sein d'une ville. Celle ci est couronnee par la forteresse de Meherengarh que nous decouvrons audioguide visse a l'oreille. Elle est belle bien sur, et assez 'faite pour les touristes', avec demonstrations un peu artificielles d'hommes qui enroulent leurs turbans ou qui fument de l'opium. Pres de l'hotel, c beaucoup plus anime. Un vaste bazar bruyant comme on les aime :-) On se promene parmi les marchands d'epices et de cuir, de legumes et de ruban.
Le train etant complet, nous rejoingons Jaisalmer en bus, ce qui n'est pas pour rassurer certains. Mais nous arrivons en forme pour decouvrir la belle du desert ... Jaisalmer s'eleve aux portes du desert du Thar, entierement construite en gres, couleur du sable et des chameaux. Les haveli, demeures traditionnelles, du centre ville semblent tailles dans de la dentelle de pierre tellement les facades sont travaillees. La ville est extremement harmonieuse, avec sa forteresse qui ressemble a un immense chateau de sable. Il y fait chaud, mais la ville est petite, et le marche fait notre bonheur.
Nous partons l'apres midi a la conquete du desert a dos de chameau. Un chameau, c'est authentique, mais ca a vraiment l'air bete. On est pas tres bien assis dessus, mais ca fait joli sur les photos. On a chacun son chamelier particulier, le mien s'appelle Hussein et a 8 ans ! Anais echange son echarpe avec le sien. Et oui, des liens se creent ... On traverse d'abord un desert fait de broussailes et d'herbes basses avant de se retrouver dans les dunes. C'est la premiere fois que nous en voyons, sauf pour Sofia, reine du desert, et c'est assez fascinant. A perte de vue du sable, parfaitement dessine par le vent. On se sent petits face a cette immensite. On y marche un moment, laissant bon nombre de traces de pieds que le vent aura tot fait d'effacer... Le ciel voile nous aura permis d'echapper a l'insolation mais nous gache le coucher de soleil, invisible, et nous rentrons un peu plus tot a l'hotel.
Il est deja l'heure de quitter le Rajasthan et notre periple du mois d'aout. Un train de 20h nous ramene a Delhi. Le cauchemar de la capitale gagne vite du terrain sur notre nostalgie de quitter le pays. Mousson et fete nationale, le cocktail reussi pour un depart sans regrets. Nous assistons cet apres midi a des celebrations pour l'independance avec les volontaires de Project Why qui ont partage notre mois de juillet, puis demain a 8h decollons pour Londres, puis Paris.
vendredi 15 août 2008
A travers le Rajasthan
Nous sommes de retour a Delhi, mais dans nos esprits grouillent encore les couleurs, les epices, les sons des cloches et les grains de sable du Rajasthan.
Jaipur tout d'abord, ou nous avons experimente toutes sortes de sensations nouvelles. Notre premier contact avec cette ville fut ... comment dire... quelque peu muscle. Deux heures de marche desesperee a la recherche d un hotel, avec nos 20 kilos sur le dos, sous le soleil brulant de ce debut de mois d Aout. Puis ce sont nos appareils digestifs qui ont du surmonter une dure epreuve. La 'riche' cuisine Jaipurienne, doublee d une bonne insolation et de la fatigue qui s accumule ont condamne trois d entre nous a garder le lit pendant toute une journee. Anais et Vincent, plus solides que nous autres, ont vecu differemment Jaipur, et nous assurent que le palais des vents, la fortesses d' Amber et le centre astrologique meritaient vraiment le detour. Mais n'en deplaise a Aude, il faut parfois ecouter son corps et vivre au rythme qu il nous impose. A Jaipur, on s est rendu compte a quel point l ont pouvait etre fragile face a la maladie.
Heureusement, apres Jaipur, il y a eu Pushkar.
Pushkar est la ville de Brahma, le dieu Createur dans la trinite hindou. C est une toute petite ville construite autour d un lac sacre, ou les adorateurs de Brahma viennent se receuillir. Une quietude et un calme innatendus nous emplissent lorsque nous marchons le long des ghats, et je ressens, pour la premiere fois depuis mon arrivee en Inde, ce qu est l atmosphere spirituelle d un lieu sacre. Sous les regards un peu scpetiques de quatre autres, je me laisse initier a la priere par un pretre brahmanique, et recoit sur le front sa benediction ( un melange etrange de colorant rouge et pate de riz :s) On ne se lasse pas de marcher dans Pushkar, berce par les chants monotones et melodieux qui nous parviennent des temples. Tout y est appaisant, jusque l'air qu on y respire. Sur les marches d'un ghat ou Jess se fait faire du Mehendi , on se laisse caresser par les doux reflets du soleil couchant sur l'eau pale du lac. Un instant magique.
Apres notre suspension dans le temps dans l'atmosphere irreelle de Pushkar, il nous fallait revenir sur terre, et pour cela, passer par Ajmer, ville d une laideur extreme, ou nous avons vecu des moments critiques. Tous les cinq au bord d une route mal eclairee en violentes negociations avec des indiens de mauvaise foi, qui apres nous avoir vendus des places dans un confortable bus couchettes, veulent nous envoyer dans une espece de vieux tas de feraille qui tombe en ruine, ou les cafards pillullent et ou il est impensable de s'assoir sans desinfecter a coups de lingettes anti bacteriennes... une dure epreuve dont je vous passe les details.
Nous atterrissons vers 5 heures du matin, sur un boulevard desert dans Udaipur. Heureux d'etre encore en vie, nous nous installons au bord de la riviere pour voir le jour se lever sur la ville la plus romatique du Rajasthan, une ville qui -nous en sommes certains- va beacuoup nous seduire.
Jaipur tout d'abord, ou nous avons experimente toutes sortes de sensations nouvelles. Notre premier contact avec cette ville fut ... comment dire... quelque peu muscle. Deux heures de marche desesperee a la recherche d un hotel, avec nos 20 kilos sur le dos, sous le soleil brulant de ce debut de mois d Aout. Puis ce sont nos appareils digestifs qui ont du surmonter une dure epreuve. La 'riche' cuisine Jaipurienne, doublee d une bonne insolation et de la fatigue qui s accumule ont condamne trois d entre nous a garder le lit pendant toute une journee. Anais et Vincent, plus solides que nous autres, ont vecu differemment Jaipur, et nous assurent que le palais des vents, la fortesses d' Amber et le centre astrologique meritaient vraiment le detour. Mais n'en deplaise a Aude, il faut parfois ecouter son corps et vivre au rythme qu il nous impose. A Jaipur, on s est rendu compte a quel point l ont pouvait etre fragile face a la maladie.
Heureusement, apres Jaipur, il y a eu Pushkar.
Pushkar est la ville de Brahma, le dieu Createur dans la trinite hindou. C est une toute petite ville construite autour d un lac sacre, ou les adorateurs de Brahma viennent se receuillir. Une quietude et un calme innatendus nous emplissent lorsque nous marchons le long des ghats, et je ressens, pour la premiere fois depuis mon arrivee en Inde, ce qu est l atmosphere spirituelle d un lieu sacre. Sous les regards un peu scpetiques de quatre autres, je me laisse initier a la priere par un pretre brahmanique, et recoit sur le front sa benediction ( un melange etrange de colorant rouge et pate de riz :s) On ne se lasse pas de marcher dans Pushkar, berce par les chants monotones et melodieux qui nous parviennent des temples. Tout y est appaisant, jusque l'air qu on y respire. Sur les marches d'un ghat ou Jess se fait faire du Mehendi , on se laisse caresser par les doux reflets du soleil couchant sur l'eau pale du lac. Un instant magique.
Apres notre suspension dans le temps dans l'atmosphere irreelle de Pushkar, il nous fallait revenir sur terre, et pour cela, passer par Ajmer, ville d une laideur extreme, ou nous avons vecu des moments critiques. Tous les cinq au bord d une route mal eclairee en violentes negociations avec des indiens de mauvaise foi, qui apres nous avoir vendus des places dans un confortable bus couchettes, veulent nous envoyer dans une espece de vieux tas de feraille qui tombe en ruine, ou les cafards pillullent et ou il est impensable de s'assoir sans desinfecter a coups de lingettes anti bacteriennes... une dure epreuve dont je vous passe les details.
Nous atterrissons vers 5 heures du matin, sur un boulevard desert dans Udaipur. Heureux d'etre encore en vie, nous nous installons au bord de la riviere pour voir le jour se lever sur la ville la plus romatique du Rajasthan, une ville qui -nous en sommes certains- va beacuoup nous seduire.
lundi 4 août 2008
Agra
Premiere etape de notre voyage tourisme : Agra. Agra, c'est bien sur ... Le Taj Mahal ! Nous nous sommes leves a l'aube pour l'admirer, evitant ainsi la foule et la chaleur. L'endroit est tres grand et tres apaisant avec ses bassins d'eau, mais plus petit que ce a quoi on s'attendait. La symetrie est belle et les details du marbre d'une grande finesse. Ce n'est pourtant pas ce qui nous a le plus plu a Agra. Aude, Anais et Sofia ont eu un coup de coeur pour le 'baby Taj', mausolee plus petit sur l'autre rive de la Yamuna. On retrouve le marbre du Taj Mahal mais la finesse est encore plus grande, et l'endroit beaucoup plus humble. J'ai ete tres marquee par le fort d'Agra, gigantesque forteresse et palais moghol, tout de gres rouge et de marbre. Il est immense, magnifique et surplombe le fleuve. La visite d'aujourd'hui etait aussi un heritage des moghols : cite fantome de Fatephur Sikri, a 40 km d'Agra, gigantesque et tres belle encore une fois.
Les deux villes nous ont aussi plu par leur animation. Plus petite que Delhi, celle ci est plus chaleureuse que fatiguante, on prend beaucoup plus de plaisir a marcher dans les rues, meme si il nous faut regulierement eviter les chameaux !
Prochaine etape : Jaipur.
Vous pouvez trouver sur le blog de Project Why des articles qui ont ete ecrits sur nous :
http://projectwhy.blogspot.com/2008/07/hundred-years-from-now.html
http://projectwhy.blogspot.com/2008/08/dinosaurs-escalators-and-3d-films.html
http://projectwhy.blogspot.com/2008/07/they-came-they-saw-they-conquered.html
Les deux villes nous ont aussi plu par leur animation. Plus petite que Delhi, celle ci est plus chaleureuse que fatiguante, on prend beaucoup plus de plaisir a marcher dans les rues, meme si il nous faut regulierement eviter les chameaux !
Prochaine etape : Jaipur.
Vous pouvez trouver sur le blog de Project Why des articles qui ont ete ecrits sur nous :
http://projectwhy.blogspot.com/2008/07/hundred-years-from-now.html
http://projectwhy.blogspot.com/2008/08/dinosaurs-escalators-and-3d-films.html
http://projectwhy.blogspot.com/2008/07/they-came-they-saw-they-conquered.html
vendredi 1 août 2008
Goodbye Project Why
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La journée de mercredi s'achève par le départ d'Aymeric, de Mathieu et de Carlos, qui au moment ou nous écrivons cet article ont déjà retrouvé la douche, la chasse d'eau et l'odeur de la lessive. De notre côté, nous profitons des deux jours avant l'arrivée de Vincent pour recharger les batteries, refaire une santé à notre blog et organiser au mieux notre périple au Rajasthan.
Nous sommes donc partagées entre la nostalgie du départ et l'excitation du voyage des quinze prochains jours.
Aude et Jessica
jeudi 31 juillet 2008
Folle journée !
L'envie de partager avec les enfants plus que les mots de vocabulaire d'anglais, et que les règles de multiplication nous motive pour l'organisation d'une sortie. Le musée de la science se révèle vite être l'un des sites les plus intéressants pour ces gamins curieux, et déchaînés, vifs et impressionnés.
Le départ est prévu à 10h, les enfants d'Okhla que nous emmenons arrivent à peine, et ceux du Women Center que nous devons aller chercher nous attendent depuis 2h. Bref, le bus se met en route, rempli d'enfants, habillés pour l'occasion, parfois même déguisés par leur parents...Les plus grandes ont sorti les chaussures à talons et les chemises moulantes, elles sont aussi bruyantes que les étudiants de l'essec qui partent en week-end d'intégration... la tête commence déjà à gonfler, alors que le chauffeur fait mine de savoir où il va. On tourne autour d'India Gate à la recherche dudit musée, mais on finit par arriver à bon port. L'entrée gratuite est.... payante, on réserve la salle de cinéma (!), pour le film en 3D. C'est parti, les enfants sont surexcités, et apeurés par l'escalator, aucun n'ose monter, ne sait sur quoi poser le pied, ce qui nous parait à nous si commun et si simple est à des années lumières de leur vie quotidienne. Je prends l'escalator en sens inverse pour aller chercher les enfants, mais je n'ai pas le droit, les derniers sont donc contraints de monter à pieds..tanpis, ils devront attendre de pouvoir se rendre dans les malls, pour appréhender ces machines...
La première salle fait des émules, on y découvre les sons, pour faire patienter les enfants avant le film. nous pouvons enfin entrer, et chausser les lunettes requises. La lumière s'éteint, et le film débute, des squelettes, des rats et des serpents peuplent soudain la salle. Les enfants agitent les bras dans tous les sens, crient, essaient de se protéger de ceux qui les attaquent, pendant que Sofia se blotit contre moi....gare aux rats!! Et que Mathieu est aux anges, le sourire jusqu'aux oreilles.
Le film dure très peu de temps, mais il suffit aux enfants, ravis de l'expérience, et marqués à jamais par le serpent à grande gueule.
les salles se succèdent ensuite, jeux de miroirs, expérience sur les fluides, les formes, la vitesse, et autres. Il faut être vigilents, ne pas laisser les enfants dans les salles...et ne pas oublier de récupérer les 5 petites coincées dans la galerie des glaces!
On se met à la recherche des dinosaures et des hommes préhistoriques, au passage , on passe par les nouvelles technologies.... le musée n'est pas bien fait, ou plutôt il est fait à l'indienne, nous retraversons des salles déjà visitées trois fois, avant de retrouver notre chemin..
C'est un vrai bonheur de voir ces enfants éveillés, les yeux émerveillés et le sourire aux lèvres. On sent et on sait qu'il leur restera un souvenir indélébile de cette journée.
Il est 14h, les enfants meurent de faim, on décide de dévaliser la cafeteria en commandant de quoi manger pour 47 personnes, 36 enfants, et 11 accompagnateurs, pas de trop!! d'autant que deux des profs de Women Center se confondent aisément avec les collégiennes...Les plus grandes ont toujours faim, mais ne veulent rien manger de ce qu'on leur propose, Sofia s'inquiète, nous on rationalise, il ne faut pas trop exagérer!!
Retour dans le bus, on oublie l'idée du parc, la mousson arrive, les rues se remplissent à vue d'oeil, les enfants pataugent, se lavent, les voitures s'enfoncent. L'eau gagne tout ce qu'elle peut et des rivières se forment à l'interieur des tentes qui peuplent le long des routes.
On dépose les enfants au Women center, puis les derniers à Okhla, la journée s'achève, nous sommes épuisés, mais ravis de l'expérience!!
C'est sans doute un des meilleurs souvenirs que nous garderons de ce mois fort en émotions.
Aude
lundi 21 juillet 2008
Benares le temps d'un week end
Sofia, Aude, Anais et moi partons vendredi soir de la gare de Delhi, direction Varanasi (ex Bénares). Un voyage de 13h nous attend ... La gare de New Delhi est surprenante. Sur le quai se bousculent des dizaines de gens, des vendeurs de montres, de chaines et de cadenas, de bananes, mais aussi quelques singes, et de nombreux rats qui courent entre les rails. Le train est fait de compartiments de 6 couchettes, compartiment ouvert sur le reste du train. Nous partageons le notre avec deux hollandais très sympathiques, ce grâce à quoi nous pensons échapper à la tradition indienne qui veut qu'on partage sa place avec son père, son beau père, son beau frère, ses neveux et ses nièces. Cependant, un indien décide de nous tenir malgré tout compagnie. Alors que l'on essaie de s'endormir, il se plante devant nous et nous fixe.
C'est assez commun ici d'être fixés quand on est blanc. On penserait qu'au bout d'une heure il aurait fait le tour de tout ce qu'il y avait à voir en nous fixant, mais non, l'homme nous fixe pendant deux bonnes heures. Avant qu'Anais, excédée, hurle "STOP STARING AT US !". Il a fini par partir, apres avoir essayé de nous expliquer qu'il ne restait qu'une heure de plus ...
Apres cet épisode, nous arrivons à 8h en gare de Varanasi. Notre hotel vient nous chercher comme prévu. La ville est très laide, très sale, très bruyante, un peu comme Delhi. Anais qui a la crève depuis notre sortie en boite pour son anniversaire croit mourir sous le hurlement des klaxons. Notre chauffeur nous répète inlassablement le même discours, semblant ne pas se rendre compte qu'il répète les mêmes phrases, mot pour mot, encore et encore. "Varanasi is the city of Shiva and also the city of silk" ... ça, on l'aura compris.
Nous laissons Anais dormir à l'hotel et avec Sofia et Aude partons à la découverte de la ville. A cause de la mousson, le niveau du Gange est très haut, et il est impossible de marcher le long des ghats. Les ghats, ce sont ces accès au Gange, ces longs escaliers que l'ont voit sur toutes les images de Varanasi. Nous nous aventurons donc dans le dédale des ruelles. Sofia qui était venue chercher le spirituel, tombe un peu des nues. La saleté et la puanteur sont alarmantes. Les vaches, dix fois plus nombreuses qu'à Delhi, attirent de nombreuses mouches et souillent la rue de leurs excréments. Les ruelles sont oppressantes, par le monde et l'agitation qui y règnent.
Et pourtant, la tradition est tellement présente ... Dès qu'on accède à un ghat, on y voit des dizaines de gens s'y baignant, s'y lavant le dos et les dents (horrible quand on voit la couleur maronnasse du Gange), y priant et y jetant des pétales de fleurs.
En accédant au ghat des crématons, le choc est rude surtout pour Sofia. Déjà, dans les ruelles qui y accèdent, on croise de nombreuses processions, des familles portant un corps drapé dans une étoffe orange décorée de guirlandes de fleurs. Sur le lieu du bucher au bord du Gange, les crémations se succèdent. On nous explique que les corps brulent 3h puis qu'on jette les os restés dans le Gange. On ne brule pas 5 corps; les femmes enceintes, les enfants, les hommes saints, et je sais plus qui parce qu'ils sont purs, et les lépreux parce que la fumée du bucher pourrait contaminer la ville.
Nous rentrons chercher Anais à l'hotel. Notre hotel donne sur l'Assi Ghat, tout au sud de la ville. Sur les conseils du marchand d'eau, nous y descendons au coucher du soleil. Nous tombons sur une cérémonie d'adoration du Gange. Tout tournait autour de la présence du maitre de cérémonie, un jeune moine shivaiste au charisme certain. Debout face au Gange sur une estrade à moitié dans l'eau, il faisait successivement tourner très lentement autour de lui divers objets : de l'encens, des pétales de fleurs, des bougies ... L'accompagnaient cinq hommes qui frappaient sans relache dans leurs cymbales et cloches. Un autre prêtre faisait participer la foule à la cérémonie en nous distribuant à tous des pétales de rose que nous avons ensuite jetés dans le Gange. C'était d'une beauté inattendue après cette journée. Personnellement, ce qui m'a marqué c'était la force de la tradition, tout nous semblait à nous si "folklorique" et pourtant tout était fait avec foi et nous étions les seuls touristes dans l'assistance.
Dimanche matin, notre réveil prévu à 5h du matin pour une ballade matinale sur le Gange a bien sûr échoué puisque nous n'avions pas de réveil. De toutes facons, à cause du niveau de l'eau, il est impossible de prendre une barque le long des ghats du centre ville. Le réceptionniste de l'hotel nous indique quand même un ami à lui qui peut nous faire faire une ballade de barque au sud de la ville. Sous la pluie battante, et avec Anais cette fois, nous avons pu observer de nouveau toutes les activités que les indiens font dans le Gange. On se sent vraiment compte des inondations, des enfants se jettent dans l'eau depuis les toits de temples qui émergent à peine.
L'après midi, alors qu'Anais et Sofia rentrent se reposer à l'hotel, nous repartons avec Aude explorer les ghats plus au nord de la ville. C'est une autre ambiance, nous trouvons des ghats plus calmes, ou nous prenons le temps de nous asseoir pour observer. On regarde longuement un homme qui se baigne avec ses vaches (image classique dans cette ville de fous), au milieu des chèvres et des chiens galeux. On voit d'autres vieux hommes faire des prières ... Cette ville est quand même extraordinaire.
Mais il est déjà l'heure de reprendre le train. Le retour est plus calme, malgré les hurlements de Sofia et d'Anais qui me prennent pour un voleur quand je remets mes chaussures pour aller aux toilettes, mais long. Les deux heures de retard le matin apres une nuit agitée sont longues, et nous sommes bien contentes d'arriver chez Anou, de manger et de se doucher !
Rassurez vous, Anais va mieux, et on s'occupe bien d'elle :-)
Pour des raisons de connection, les photos dans un autre message !
C'est assez commun ici d'être fixés quand on est blanc. On penserait qu'au bout d'une heure il aurait fait le tour de tout ce qu'il y avait à voir en nous fixant, mais non, l'homme nous fixe pendant deux bonnes heures. Avant qu'Anais, excédée, hurle "STOP STARING AT US !". Il a fini par partir, apres avoir essayé de nous expliquer qu'il ne restait qu'une heure de plus ...
Apres cet épisode, nous arrivons à 8h en gare de Varanasi. Notre hotel vient nous chercher comme prévu. La ville est très laide, très sale, très bruyante, un peu comme Delhi. Anais qui a la crève depuis notre sortie en boite pour son anniversaire croit mourir sous le hurlement des klaxons. Notre chauffeur nous répète inlassablement le même discours, semblant ne pas se rendre compte qu'il répète les mêmes phrases, mot pour mot, encore et encore. "Varanasi is the city of Shiva and also the city of silk" ... ça, on l'aura compris.
Nous laissons Anais dormir à l'hotel et avec Sofia et Aude partons à la découverte de la ville. A cause de la mousson, le niveau du Gange est très haut, et il est impossible de marcher le long des ghats. Les ghats, ce sont ces accès au Gange, ces longs escaliers que l'ont voit sur toutes les images de Varanasi. Nous nous aventurons donc dans le dédale des ruelles. Sofia qui était venue chercher le spirituel, tombe un peu des nues. La saleté et la puanteur sont alarmantes. Les vaches, dix fois plus nombreuses qu'à Delhi, attirent de nombreuses mouches et souillent la rue de leurs excréments. Les ruelles sont oppressantes, par le monde et l'agitation qui y règnent.
Et pourtant, la tradition est tellement présente ... Dès qu'on accède à un ghat, on y voit des dizaines de gens s'y baignant, s'y lavant le dos et les dents (horrible quand on voit la couleur maronnasse du Gange), y priant et y jetant des pétales de fleurs.
En accédant au ghat des crématons, le choc est rude surtout pour Sofia. Déjà, dans les ruelles qui y accèdent, on croise de nombreuses processions, des familles portant un corps drapé dans une étoffe orange décorée de guirlandes de fleurs. Sur le lieu du bucher au bord du Gange, les crémations se succèdent. On nous explique que les corps brulent 3h puis qu'on jette les os restés dans le Gange. On ne brule pas 5 corps; les femmes enceintes, les enfants, les hommes saints, et je sais plus qui parce qu'ils sont purs, et les lépreux parce que la fumée du bucher pourrait contaminer la ville.
Nous rentrons chercher Anais à l'hotel. Notre hotel donne sur l'Assi Ghat, tout au sud de la ville. Sur les conseils du marchand d'eau, nous y descendons au coucher du soleil. Nous tombons sur une cérémonie d'adoration du Gange. Tout tournait autour de la présence du maitre de cérémonie, un jeune moine shivaiste au charisme certain. Debout face au Gange sur une estrade à moitié dans l'eau, il faisait successivement tourner très lentement autour de lui divers objets : de l'encens, des pétales de fleurs, des bougies ... L'accompagnaient cinq hommes qui frappaient sans relache dans leurs cymbales et cloches. Un autre prêtre faisait participer la foule à la cérémonie en nous distribuant à tous des pétales de rose que nous avons ensuite jetés dans le Gange. C'était d'une beauté inattendue après cette journée. Personnellement, ce qui m'a marqué c'était la force de la tradition, tout nous semblait à nous si "folklorique" et pourtant tout était fait avec foi et nous étions les seuls touristes dans l'assistance.
Dimanche matin, notre réveil prévu à 5h du matin pour une ballade matinale sur le Gange a bien sûr échoué puisque nous n'avions pas de réveil. De toutes facons, à cause du niveau de l'eau, il est impossible de prendre une barque le long des ghats du centre ville. Le réceptionniste de l'hotel nous indique quand même un ami à lui qui peut nous faire faire une ballade de barque au sud de la ville. Sous la pluie battante, et avec Anais cette fois, nous avons pu observer de nouveau toutes les activités que les indiens font dans le Gange. On se sent vraiment compte des inondations, des enfants se jettent dans l'eau depuis les toits de temples qui émergent à peine.
L'après midi, alors qu'Anais et Sofia rentrent se reposer à l'hotel, nous repartons avec Aude explorer les ghats plus au nord de la ville. C'est une autre ambiance, nous trouvons des ghats plus calmes, ou nous prenons le temps de nous asseoir pour observer. On regarde longuement un homme qui se baigne avec ses vaches (image classique dans cette ville de fous), au milieu des chèvres et des chiens galeux. On voit d'autres vieux hommes faire des prières ... Cette ville est quand même extraordinaire.
Mais il est déjà l'heure de reprendre le train. Le retour est plus calme, malgré les hurlements de Sofia et d'Anais qui me prennent pour un voleur quand je remets mes chaussures pour aller aux toilettes, mais long. Les deux heures de retard le matin apres une nuit agitée sont longues, et nous sommes bien contentes d'arriver chez Anou, de manger et de se doucher !
Rassurez vous, Anais va mieux, et on s'occupe bien d'elle :-)
Pour des raisons de connection, les photos dans un autre message !
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