vendredi 15 août 2008

Udaipur, Kumbalgar, Ranakpur, Jodphur, Jaisalmer ... et Delhi.

Udaipur a tot fait de nous faire oublier nos deboires de la nuit. Jetes sur un carrefour a 5h du matin en arrivant dans la ville, nous regardons le lever de soleil sur le lac. La ville s'organise autour d'un grand lac, malheureusement presque a sec. Au centre se dresse le Lake Palace, hotel de luxe d'un blanc immacule et se refletant dans l'eau. C'est en grande partie a lui que Udaipur doit sa reputation de cite la plus romantique du Rajasthan. Apres un petit dejeuner et une courte sieste, nous partons a la decouverte du City Palace, principal monument d'Udaipur. L'ensemble est comme d'habitude d'une grande finesse, avec beaucoup d'efforts portes sur les mosaiques et le svitraux, ce qu'on avait pas vu jusque la ...
L'apres midi, Sofia et Aude decident d'explorer la ville a pied. Pendant ce temps la, Anais, Vincent et moi partons faire une ballade sur les celebres chevaux marwari (pour apprendre que la seule difference est que leurs oreilles se tournent vers l'interieur). Nous partons accompagnes d'un couple de francais, d'un guide indien et d'une guide anglaise pendant plus de deux heures a travers les montagnes environnantes. C'est magnifique d'etre perdus au milieu de cette nature, de traverser de touts petits villages, de croiser tous ces bergers avec leur troupeau. Nous nous asseyons au bord d'un lac ou quelques hommes pechent on ne sait quoi. Apres un dernier galop, nous rentrons epuises mais riches d'un de nos plus beaux souvenirs du mois d'aout.
Le lendemain, pris d'envies de luxe, nous louons un chauffeur pour rejoindre Jodhpur, ce qui nous permet de nous arreter sur la route visiter les sites de Kumbalgarh et de Ranakpur. Tous deux perdus au milieu de la nature, la route est belle, nous traversons de nombreux villages, doublons les pelerins se rendant a pied au temple de Jaisalmer. Kumbalgarh est une gigantesque forteresse dressee au milieu d'un parc naturel. On revit vraiment a la vue de toutes ces montagnes apres le tumulte des klaxons auquel on s'etait habitues. Ranakpur est un temple jain des plus incroyables. En son sein, 1400 pilliers scultpes, tous droits sauf un, pour rappeller l'imperfection de l'homme.
La temple ne presente pas un recoin sans une sculpture, c un travail vraiment impressionnant. On se perd dans ses niveaux et ses autels, ne manquant pas de profiter de la magnifique vue qui continue de s'offrir a nous.

A Jodphur, nous sommes encore une fois conquis. La ville est quasiment entierement peinte en bleu, couleur des brahmanes a la base, puis simple repulsif a insectes. C'est beau de constater une unite au sein d'une ville. Celle ci est couronnee par la forteresse de Meherengarh que nous decouvrons audioguide visse a l'oreille. Elle est belle bien sur, et assez 'faite pour les touristes', avec demonstrations un peu artificielles d'hommes qui enroulent leurs turbans ou qui fument de l'opium. Pres de l'hotel, c beaucoup plus anime. Un vaste bazar bruyant comme on les aime :-) On se promene parmi les marchands d'epices et de cuir, de legumes et de ruban.

Le train etant complet, nous rejoingons Jaisalmer en bus, ce qui n'est pas pour rassurer certains. Mais nous arrivons en forme pour decouvrir la belle du desert ... Jaisalmer s'eleve aux portes du desert du Thar, entierement construite en gres, couleur du sable et des chameaux. Les haveli, demeures traditionnelles, du centre ville semblent tailles dans de la dentelle de pierre tellement les facades sont travaillees. La ville est extremement harmonieuse, avec sa forteresse qui ressemble a un immense chateau de sable. Il y fait chaud, mais la ville est petite, et le marche fait notre bonheur.
Nous partons l'apres midi a la conquete du desert a dos de chameau. Un chameau, c'est authentique, mais ca a vraiment l'air bete. On est pas tres bien assis dessus, mais ca fait joli sur les photos. On a chacun son chamelier particulier, le mien s'appelle Hussein et a 8 ans ! Anais echange son echarpe avec le sien. Et oui, des liens se creent ... On traverse d'abord un desert fait de broussailes et d'herbes basses avant de se retrouver dans les dunes. C'est la premiere fois que nous en voyons, sauf pour Sofia, reine du desert, et c'est assez fascinant. A perte de vue du sable, parfaitement dessine par le vent. On se sent petits face a cette immensite. On y marche un moment, laissant bon nombre de traces de pieds que le vent aura tot fait d'effacer... Le ciel voile nous aura permis d'echapper a l'insolation mais nous gache le coucher de soleil, invisible, et nous rentrons un peu plus tot a l'hotel.

Il est deja l'heure de quitter le Rajasthan et notre periple du mois d'aout. Un train de 20h nous ramene a Delhi. Le cauchemar de la capitale gagne vite du terrain sur notre nostalgie de quitter le pays. Mousson et fete nationale, le cocktail reussi pour un depart sans regrets. Nous assistons cet apres midi a des celebrations pour l'independance avec les volontaires de Project Why qui ont partage notre mois de juillet, puis demain a 8h decollons pour Londres, puis Paris.

A travers le Rajasthan

Nous sommes de retour a Delhi, mais dans nos esprits grouillent encore les couleurs, les epices, les sons des cloches et les grains de sable du Rajasthan.

Jaipur tout d'abord, ou nous avons experimente toutes sortes de sensations nouvelles. Notre premier contact avec cette ville fut ... comment dire... quelque peu muscle. Deux heures de marche desesperee a la recherche d un hotel, avec nos 20 kilos sur le dos, sous le soleil brulant de ce debut de mois d Aout. Puis ce sont nos appareils digestifs qui ont du surmonter une dure epreuve. La 'riche' cuisine Jaipurienne, doublee d une bonne insolation et de la fatigue qui s accumule ont condamne trois d entre nous a garder le lit pendant toute une journee. Anais et Vincent, plus solides que nous autres, ont vecu differemment Jaipur, et nous assurent que le palais des vents, la fortesses d' Amber et le centre astrologique meritaient vraiment le detour. Mais n'en deplaise a Aude, il faut parfois ecouter son corps et vivre au rythme qu il nous impose. A Jaipur, on s est rendu compte a quel point l ont pouvait etre fragile face a la maladie.
Heureusement, apres Jaipur, il y a eu Pushkar.

Pushkar est la ville de Brahma, le dieu Createur dans la trinite hindou. C est une toute petite ville construite autour d un lac sacre, ou les adorateurs de Brahma viennent se receuillir. Une quietude et un calme innatendus nous emplissent lorsque nous marchons le long des ghats, et je ressens, pour la premiere fois depuis mon arrivee en Inde, ce qu est l atmosphere spirituelle d un lieu sacre. Sous les regards un peu scpetiques de quatre autres, je me laisse initier a la priere par un pretre brahmanique, et recoit sur le front sa benediction ( un melange etrange de colorant rouge et pate de riz :s) On ne se lasse pas de marcher dans Pushkar, berce par les chants monotones et melodieux qui nous parviennent des temples. Tout y est appaisant, jusque l'air qu on y respire. Sur les marches d'un ghat ou Jess se fait faire du Mehendi , on se laisse caresser par les doux reflets du soleil couchant sur l'eau pale du lac. Un instant magique.

Apres notre suspension dans le temps dans l'atmosphere irreelle de Pushkar, il nous fallait revenir sur terre, et pour cela, passer par Ajmer, ville d une laideur extreme, ou nous avons vecu des moments critiques. Tous les cinq au bord d une route mal eclairee en violentes negociations avec des indiens de mauvaise foi, qui apres nous avoir vendus des places dans un confortable bus couchettes, veulent nous envoyer dans une espece de vieux tas de feraille qui tombe en ruine, ou les cafards pillullent et ou il est impensable de s'assoir sans desinfecter a coups de lingettes anti bacteriennes... une dure epreuve dont je vous passe les details.

Nous atterrissons vers 5 heures du matin, sur un boulevard desert dans Udaipur. Heureux d'etre encore en vie, nous nous installons au bord de la riviere pour voir le jour se lever sur la ville la plus romatique du Rajasthan, une ville qui -nous en sommes certains- va beacuoup nous seduire.

lundi 4 août 2008

Agra

Premiere etape de notre voyage tourisme : Agra. Agra, c'est bien sur ... Le Taj Mahal ! Nous nous sommes leves a l'aube pour l'admirer, evitant ainsi la foule et la chaleur. L'endroit est tres grand et tres apaisant avec ses bassins d'eau, mais plus petit que ce a quoi on s'attendait. La symetrie est belle et les details du marbre d'une grande finesse. Ce n'est pourtant pas ce qui nous a le plus plu a Agra. Aude, Anais et Sofia ont eu un coup de coeur pour le 'baby Taj', mausolee plus petit sur l'autre rive de la Yamuna. On retrouve le marbre du Taj Mahal mais la finesse est encore plus grande, et l'endroit beaucoup plus humble. J'ai ete tres marquee par le fort d'Agra, gigantesque forteresse et palais moghol, tout de gres rouge et de marbre. Il est immense, magnifique et surplombe le fleuve. La visite d'aujourd'hui etait aussi un heritage des moghols : cite fantome de Fatephur Sikri, a 40 km d'Agra, gigantesque et tres belle encore une fois.
Les deux villes nous ont aussi plu par leur animation. Plus petite que Delhi, celle ci est plus chaleureuse que fatiguante, on prend beaucoup plus de plaisir a marcher dans les rues, meme si il nous faut regulierement eviter les chameaux !
Prochaine etape : Jaipur.

Vous pouvez trouver sur le blog de Project Why des articles qui ont ete ecrits sur nous :
http://projectwhy.blogspot.com/2008/07/hundred-years-from-now.html
http://projectwhy.blogspot.com/2008/08/dinosaurs-escalators-and-3d-films.html
http://projectwhy.blogspot.com/2008/07/they-came-they-saw-they-conquered.html

vendredi 1 août 2008

Goodbye Project Why


Apres un mois de présence au sein de l'organisation, il est déjà temps de quitter Anou, Ashu, Ganishou et les autres. Mais notre départ a été fêté dignement avec nos élèves d'Okhla mercredi apres-midi. L'heure est à la fête et à la danse, les enfants nous font des démonstrations de danse Bollywood, se révèlent comme membres méconnus des 2be3 et les filles se déhanchent sans complexe ! C'est un bonheur de les voir heureux comme ça, tous bien habillés dans leur habit du dimanche. Arrivées avec des sacs à mains pour les profs et des bracelets d'amitié pour les enfants, nous repartons chargées de cadeaux : Ganesh et Bouddha décoreront désormais nos tables de nuit. Quant aux enfants, ils ont donné plus que jamais raison à la maxime "C'est l'intention qui compte". Entre la demi gaufrette emballée dans du papier journal, les patisseries ramenées du mariage de la soeur, les paquets de chips, les stylos et les bonbons, nous ne savons plus où donner de la tête. Nous apprenons les pas de base des danses traditionnelles à grand peine sous le fou-rire des profs. Nous avons même droit à un spectacle né de l'atelier fabrication de masque de mercredi dernier. "Don't cut tree ! Please don't cut tree !" et "Don't smoking. Smoking is bad for our health. If I smoking, sometimes I dead !" sont les mots d'ordre du scénario. On prend les dernières photos avec les enfants qui nous manqueront beaucoup et suscitons l'intérêt de tout le bidonville qui s'agglutine autour de l'école et qui parfois même s'invite à danser. Des anciens élèves de Project Why ne manquent de passer pour une petite démonstration de danse. Le tuk-tuk finit par arriver, et c'est le coeur gros que nous quittons Oklha sous une dernière chorale de "Bye Mam ! Bye Mam !".

La journée de mercredi s'achève par le départ d'Aymeric, de Mathieu et de Carlos, qui au moment ou nous écrivons cet article ont déjà retrouvé la douche, la chasse d'eau et l'odeur de la lessive. De notre côté, nous profitons des deux jours avant l'arrivée de Vincent pour recharger les batteries, refaire une santé à notre blog et organiser au mieux notre périple au Rajasthan.
Nous sommes donc partagées entre la nostalgie du départ et l'excitation du voyage des quinze prochains jours.


Aude et Jessica