vendredi 18 juillet 2008

quelques détails...

Namaste!

Pendant que la semaine dernière Anaïs Jessica Sofia et Carlos étaient chez les Bakshi, Aude Mathieu et moi avons été logés au "Foster Care", un endroit qui sert de pension à deux personnes handicapées (Mannu et Champa), trois enfants de 5 à 7 ans (Aditya, Vicky et Nikhil) et une de 14 ans (Babli) qui semble en avoir 7 à cause d'une maladie.
Ils sont accompagnés d'un professeur, Prabin. A l'étage du dessus vit une famille dont la grand-mère, encore assez jeune, vit un peu avec nous pour les tâches ménagères. Il y avait également une volontaire française qui travaille à la section handicapée, Aliénor.


Là-bas nous avons pu expérimenter une vie plus « indienne » encore, avec du « dal » (un plat a base de lentilles et de riz) chaque soir et une façon de vivre assez simple. Mais ce qui est encore plus génial, c'est d'être avec les enfants qui débordent d'énergie, on s'amuse comme des fous! On joue, on les aide pour les devoirs, on leur a appris le « check », on fait le cheval, des bras de fer, des bras de fer chinois, l'avion, le tête en bas... c'est fatiguant au bout d'une semaine! Ils nous appellent « bhaya » (grand frère) ou « mam » ou « didi » (grande sœur).


En tant que membres de SARI, notre activité se résume pour l'instant à donner des cours ou animer à la crèche, on aide surtout en anglais car les profs le parlent peu ou pas... ici les élèves (dont la plupart est scolarisée dans le public) apprennent par cœur des réponses portant sur les textes d'anglais qu'ils étudient, sans rien assimiler. C'est parfois laborieux de leur faire comprendre que ce n'est pas ainsi qu'ils progresseront. Le matin on a des garçons (car ils ont cours l'après-midi), et l'après-midi nous avons des filles. Les élèves ont de 2 à 15 ans.


Comme nous n'étions pas venus pour uniquement donner des cours, nous avons commencé à tourner un film. Notre but est de l'utiliser ensuite pour démarcher des fonds et trouver des partenariats. Il faut savoir que Project Why est régulièrement à court de fonds; ils essayent donc de se rendre auto-suffisants en construisant une « guest house », lieu d'accueil pour voyageurs, dont les bénéfices seront directement reversés à l'association.


Il est assez difficile de se rendre vraiment utiles, notre hantise étant de n'avoir fait que de « l'occupationnel » et de ne pas avoir vraiment servi donc... Mais nous projetons de réparer le toit percé d'un des centres, de faire une sortie au musée des sciences avec les enfants... nous espérons que petit à petit, et pour les années futures, un vrai partenariat pourra peut-être naître, au delà du simple financement de matériel et de l'aide pour les cours.


Project Why s'occupe donc de 600 enfants, avec des centres (salles de cours) parfois situés au cœur des bidonvilles (dans lesquels sont entassées les familles; on y croise des chèvres, des poulets, et surtout énormément de mouches; des filles sont en train de trier du plastique récupéré de détritus; ce qui est le plus frappant au début est l'odeur): ils sont dévoués et donnent une véritable opportunité à tous ces gamins.


Ils s'occupent également des familles, en particulier d'une femme qui s'appelle Juno qui a eu une vie difficile, avec alcool drogues et prostitution. Elle est recueillie au Women Center, un lieu où des femmes ont des ateliers de beauté ou de couture par exemple dans la journée. C'est Anou Bakshi qui a recueilli son fils (de 6 ans aujourd'hui), et elle raconte l'histoire de cette famille dans son livre « Dear Popples ».


Avec Mathieu nous avons joué au cricket samedi dernier (le 12). Les règles sont assez compliquées, voire incompréhensibles, c'est frustrant. L'après-midi nous sommes allésà Akshardham Temple, situé le long du fleuve en bordure de Delhi, sur les conseils de Prabin. C'est un temple assez joli, immense, mais très récent (2005), et construit comme un parc d'attraction, avec files d'attentes et des visites « explicatives » en bateau comme à Disneyland! L'entrée principale est gratuite mais on n'y voit que des familles aisées. C'est très américain. A l'intérieur du temple, on voit des statues représentant le prophète qui a créé cette « sous-religion » de l'hindouisme ainsi que ses disciples, et des ventilateurs sont braqués sur elles!


Pour nous rendre là-bas nous avons pris le bus, moyen de transport très économique, mais le voyage se fait debout entassés comme des sardines. On monte en courant, la porte étant tout le temps ouverte. Le bus a l'air prêt à se disloquer au moindre choc, et au-dessus du chauffeur sont suspendus des colliers de fleurs oranges (que l'on trouve dans les temples) ainsi que des images de divinités, censées protéger des accidents sans doute...
Le klaxon est l'accessoire le plus important d'un véhicule... mais les routes étant irrégulières et la circulation dense, la vitesse est réduite, et les accidents sont rares apparemment. Marcher dans les rues de certains quartiers est une épreuve en soi, avec la poussière, les bouses de vaches sacrées, la pollution, la circulation qui a l'air anarchique, et le nombre de personnes. Les gens vivent partout, des tentes sont installées dès qu'il y a de la place, le long des routes souvent. Il n'est pas rare de voir un enfant (ou un adulte!) faire ses besoins sur le trottoir, le long des grands axes quand on revient du Women Center. Les petits commerces, même s'ils sont mis en difficulté à cause de l'apparition des malls à l'américaine, pullulent, des marchants de toutes sortes étant postés sur les routes, d'autres vendant mangues ou maïs sur des chariots ambulants, d'autres criant dans les rues pour qu'on leur donne (ou vende?) son plastique usagé, à des fins de recyclage et de revente.


C'est au Women Center que j'interviens depuis lundi, avec Sofia et Anaïs. Cet après-midi nous avons fait des cocottes en papier avec les filles. Dès qu'on fait une activité les élèves deviennent vite incontrôlables; quand on fait un jeu par équipes, l'esprit de compétition est tellement fort que la bataille est rude et les disputes pointent! Mais l'ambiance est bonne et ils raffolent des activités en général.


Ce week-end nous avons décidé, Carlos, Mathieu, Sara (une volontaire anglaise) et moi d'aller voir le Taj Mahal, en train, pendant qu'Anaïs, Sofia, Aude et Jessica iront à Varanassi.


La suite au prochain numéro!

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut tout le monde!
C'est très sympa d'avoir de vos nouvelles et de suivre l'avancement de votre mission et de vos réflexions!
J'ai hate de lire le prochain article et de voir d'autres photos!
Je vous embrase!
Chloé T.

Unknown a dit…

Merci Aymeric pour l'article !!
Faites atention à vous les garçons, n'oubliez pas la savarine et surtout profitez bien d'Agra ^^ à lundi !

Avril a dit…

Très intéressant, on a hâte de lire, voir et entendre la suite! Faites un beau documentaire. On pourrait voir un film avec Aymeric en train de faire jouer les enfants?
A bientôt.
C.

Unknown a dit…

Une petite partie de cricket à votre retour en France ?
Surtout, gardez le moral, le courage pour les actions de tous les jours et ce regard porté vers le futur et les ouvertures possibles pour Sari !

Bonne continuation,
Des bisous,
Deb

Anonyme a dit…

bonjour à tous!
merci pour ces recits et le partage de vos reflexions!
vos derniers post nous font plus precisement imaginer la vie à NewDehli, impressionnant!
bien sur vous savez bien qu"on est aussi acro aux photos...voir votre tête ravie nous permet aussi de nous rassurés!
aude, je veux te voir, et pas en betancourt triste!!!
bisous
chloé de lille